L’extinction du Dernier Rhinocéros Blanc du Nord

Le rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni) symbolise l’impact dévastateur de l’activité humaine sur la biodiversité. 

Le rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni) symbolise l’impact dévastateur de l’activité humaine sur la biodiversité. Autrefois présent en Afrique centrale, il est désormais fonctionnellement éteint. Cette disparition met en lumière les défis de la conservation des espèces menacées.

Sudan était un ambassadeur extraordinaire pour son espèce. Il a sensibilisé le monde entier à la menace d’extinction qui pèse non seulement sur les rhinocéros, mais aussi sur des milliers d’autres espèces en raison des activités humaines non durables.

Richard Vigne, directeur de la réserve Ol Pejeta Conservancy au Kenya

Dans les années 1960, environ 2 360 rhinocéros blancs du Nord vivaient à l’état sauvage. Le braconnage intensif motivé par la demande de cornes en Asie pour des usages médicinaux (non prouvés! ), a drastiquement réduit leur nombre. 

En 1984, il ne restait plus que 15 individus. Des efforts de conservation ont permis une légère augmentation à 30 individus en 1994, mais la tendance au déclin s’est poursuivie exacerbée par les conflits armés et la destruction de leur habitat naturel.

Sudan, le dernier mâle rhinocéros blanc. Source image WWWF France .

Sudan : Le Dernier Mâle

Sudan, né en 1973 au Soudan du Sud, était le dernier mâle connu de sa sous-espèce. Capturé dans les années 1970, il a vécu au zoo de Dvůr Králové en République tchèque avant d’être transféré en 2009 à la réserve d’Ol Pejeta au Kenya, dans l’espoir de favoriser la reproduction en milieu semi-naturel. Malheureusement, en raison de son âge avancé et de problèmes de santé, Sudan n’a pas pu se reproduire. 

Il est décédé en 2018 à l’âge de 45 ans, laissant derrière lui deux femelles, Najin et sa fille Fatu.

Les Derniers Efforts de Conservation

Avec la disparition de Sudan, la reproduction naturelle de l’espèce est devenue impossible. Les scientifiques se sont alors tournés vers des techniques de reproduction assistée. Des ovocytes ont été prélevés sur Najin et Fatu, puis fécondés in vitro avec du sperme congelé de mâles décédés. Les embryons ainsi obtenus sont destinés à être implantés dans des femelles rhinocéros blancs du Sud, une sous-espèce proche, dans l’espoir de sauver le rhinocéros blanc du Nord de l’extinction totale. 

Un Avertissement pour l’Avenir

Cette quasi-extinction du rhinocéros blanc du Nord est un rappel fort des conséquences de l’exploitation humaine sur la faune. Elle souligne l’urgence de renforcer les efforts de conservation, de lutter contre le braconnage et de sensibiliser le public à la protection des espèces menacées. Sans actions concrètes, d’autres espèces pourraient suivre le même chemin vers l’extinction.

Sources
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